Né et vivant à Harare, Troy Makaza est l’une des voix zimbabwéennes les plus singulières de ces dix dernières années. Il est diplômé de la National Gallery School of Visual Art and Design (NGSVAD), où il a étudié la peinture et la sculpture et où il a bénéficié du soutien d’artistes confirmés tels que Wycliffe Mundopa, Moffat Takadiwa et Gresham Tapiwa Nyaude. Troy Makaza a fait partie du groupe d'artistes qui a représenté le Zimbabwe à la dernière Biennale de Venise en avril 2024.
Pour fusionner son amour de la peinture et de la sculpture, il a inventé son propre médium, créant ainsi des œuvres murales surréalistes séduisantes, brillantes et tactiles, en silicone infusé de pigments, un matériau qui peut être coulé, peint, mais aussi tissé et noué. Résonnant avec des modes traditionnels comme le tissage et la tapisserie, les œuvres de Makaza explorent ce que peut être le contemporain africain et spécifiquement zimbabwéen aujourd'hui : un paradigme à la fois attrayant internationalement mais aussi contraignant localement.
Au cours des neuf dernières années, les œuvres de Troy Makaza se sont progressivement imposées comme un moyen pour lui de s'exprimer, à la fois viscéralement et philosophiquement, sur les enjeux qui l'interpellent en tant que jeune Zimbabwéen préoccupé par la vie politique de son pays et l'impact de celle-ci sur le quotidien des citoyens, mais aussi en tant que ‘millennial’ engagé dans une société mondialisée.
Les œuvres de Troy Makaza, en défiant toute catégorisation formelle, conceptualisent et « cartographient » ainsi une réconciliation d'idéologies culturelles, historiques et politiques divergentes au Zimbabwe et dans le monde. Le travail de Makaza reste néanmoins empreint de jeu et de légèreté, se référant subtilement à la culture visuelle populaire, au symbolisme traditionnel de son pays, à la nourriture locale et plus globalement à l'histoire de l'art pour créer des agglomérations synthétiques où les couleurs, les formes et les textures jouent un rôle tant esthétique que symbolique.
Devenu l’une des figures majeures de la scène émergente de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe, la réputation de Troy Makaza sur la scène internationale ne cesse de croître. Il a représenté le Pavillon du Zimbabwe, sous la direction de Fadzai V. Muchemwa, aux côtés de cinq autres artistes lors de la 60ᵉ édition de l’Exposition internationale d’art – La Biennale de Venise. Il a remporté le prix 2019 Investec Cape Town Art Fair Tomorrows/Today et son travail a été exposé à Londres, Milan, Al Maaden Museum of Contemporary African Art à Marrakech, Vestfossen Kunstlaboratorium en Norvège, Evergold Projects à San Francisco, et dans des présentations de foires à Art Basel Miami Beach, Art Basel Paris, Frieze no. 9 Cork Street, Art Joburg et ARCOmadrid. Son travail a récemment été présenté dans l’exposition inaugurale du musée d’Art et de Culture soufis, en région parisienne en 2024. Cette année, Troy Makaza a bénéficié d’une résidence à La Ferme du Buisson (Noisiel) grâce au programme PAIR de l’Institut français. Il s’agit de sa deuxième résidence en Europe, succédant à celle de la Fondation Blachère. Pour sa programmation de printemps, la Galerie Poggi lui a dédié une exposition personnelle en février 2025.